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Cependant les généraux ennemis étaient restés à Champlitte, avec leur gros canon destiné à battre la place de Gray, qui n’avait que de mauvaises murailles et quatre cents hommes de garnison. En effet, dès le 22 juin, le duc de Saxe envoyait un trompette à d’Andelot, pour le sommer de se rendre ; « en tout cas, ajoutait Weymar, préparez-moi à dîner, car j’irai bientôt vous voir. — Le festin est tout prêt, répondit fièrement le gouverneur ; et je vous ferai manger d’une viande si dure, qu’après en avoir tâté, vous perdrez le goût du pain. » Cette bonne contenance déconcerta le prince Bernard et son collègue, qui rejoignirent aussitôt leurs armées[1]. Celle de du Hallier resta pour fournir les garnisons laissées dans les places conquises, tandis que les Suédois prenaient Autrey, Choye, Gy[2], Citey, Saint-Loup, Chantonay, Moncley et Marnay. Ils échouèrent contre Besançon et quittèrent la province, en juillet, par le Montbéliard.

Les troupes étrangères du bailliage d’Amont avaient laissé toute liberté à cette marche victorieuse de nos ennemis, bornant leur vaillance à ravager le pays confié à leur garde, en dignes émules des Suédois. Cependant, une fois le Bassigny dégarni de ses armées, l’avidité et la fureur du pillage se tournèrent de ce côté ; et ce pays, non moins malheureux que le nôtre, fut ouvert en permanence,

  1. Ibid., Gray, 22 juin, d’Andelot à la cour.
  2. « Ceux de Gy ont composé à 4,000 pistoles, moyennant quoy point d’infanterie n’y est entrée. » (Gray, 26 juin, d’Andelot à la cour.)