Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/317

Cette page n’a pas encore été corrigée

toutes les troupes sont retirées d’Amont, pour être opposées à ces deux armées. C’est ce qu’attendaient celles du Bassigny. Le duc de Saxe et du Hallier s’ébranlent à la fois, non sur Jonvelle, qu’ils avaient feint de menacer, mais sur la route directe de Besançon, qu’ils savaient plus à découvert. Leur plan était de donner la main à Grancey, sous les murs de cette ville. Après avoir pris la Romagne[1], que les Comtois tenaient au Duché (18 juin), les Suédois paraissent devant Champlitte, où déjà les Français les ont précédés (19 juin). Les alliés avaient sept ou huit mille hommes de pied, quatre à cinq mille chevaux et dix-neuf pièces de canon. Cette place courageuse eut la noble fierté de repousser les sommations de Weymar et de subir son artillerie. Mais aussi elle ne se racheta des fureurs d’une prise d’assaut que par une capitulation de 90,000 livres (21 juin). Pendant qu’on la signait, le prince de Saxe s’installa aux Capucins, et du Hallier aux Augustins, dans le quartier de Gallass. Gatey ouvrit ses portes le même jour, sans résistance, et l’armée victorieuse poursuivit sa marche sur Membrey. Là, elle se divisa en deux corps, dont l’un, composé de Français, alla faire le siège de Ray ; cette place fut emportée, ainsi que le château de Lavoncourt, appartenant à Charles II de Lorraine-Lillebonne, et les deux maisons fortes qui en relevaient dans ce village, tenues l’une par les Montfort, l’autre par les Joyant. Celle-ci ne fut réduite qu’après une

  1. Son capitaine, le sieur de Cubry, y reçut 146 coups de canon, espérant être secouru. Fait prisonnier de guerre avec ses 120 hommes, il paya 200 pistoles pour sa rançon personnelle, et 200 pour ses officiers. (B, 802, diverses dépêches de Gray.)