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de Veset, il voulut en faire autant à celui de Rupt, dont les provisions ne tentaient pas moins la cupidité de ces insatiables Allemands. Heureusement la place tint ferme contre les assauts de Nicolas. Les environs de Vesoul ne furent pas exempts de ses ravages. Aussi insolent et impie que méchant et cruel, cet officier répondait brutalement à ceux qui le menaçaient de ses chefs et de la cour : « Je ne crains ni Dieu ni diable, et je ne reconnais ni parlement, ni Gallass, ni sergent de bataille, ni roi, ni empereur[1]. »

Écoutons maintenant le récit du baron de Voisey. Il écrit à la cour le 27 janvier : « Après l’arrangement des quartiers avec M. de Scey, je m’en vins chez moi, à Mailley, pour arrester les désordres et excès qu’y commettoit M. de Loyers, du comté de Namur, colonel de cavalerie en l’armée du roi. J’arrivay la bien à poinct pour y délivrer des prisonniers que l’on avoit liés et attachés, afin que par telle rigueur on les forçat à trouver de l’argent. Ma présence fit cesser les cruautés de ce régiment, qui avoient commencé devant Noël, après leur retour de Jonvelle. Depuis ce temps, ils ont tout faict ce que des ennemys peuvent inventer, hormis le bruslement ; car ils ont vendu, dissipé, donné et perdu tout ce qu’ils ont treuvé de meubles et de vin : les meubles ont été brisés avec tout ce qui estoit dans les maisons ; le vin a esté bu et plus encore lasché dans les caves par les tonneaux enfoncés ; enfin les habitants ont esté accablés de coups et plusieurs tués à force d’estre battus. Sans exagération,

  1. Corr. du parlem., B, 795, Requête des habitants de Veset et du voisinage ; février 1637. En mai suivant, le colonel Nicolas était au bailliage d’Aval, contre Longueville. (Girardot, p. 167.)