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marquis de Bade, appartenant au roi d’Espagne. Le parlement l’avait instamment demandé, dans la ferme conviction que le salut du pays ne pouvait venir que d’un tel secours, parce que ces troupes étaient commandées par un illustre Comtois, le marquis de la Baume-Saint-Martin, de la première noblesse d’Aval, officier de grande réputation, sincèrement dévoué à son pays. C’est ainsi que les malheureux espèrent jusqu’au bout, même contre toute espérance. Mais, hélas ! Cette dernière ancre, sur laquelle on aimait à se reposer encore, devait se briser elle-même dans la tempête ; ce dernier espoir allait bientôt être déçu, comme tous les autres, par un cruel dénouement. Saint-Martin se mit en route (1er octobre) par le même chemin que les corps précédents, excepté que de Lure il gagna Conflandey par Luxeuil et la vallée de la Lanterne. Ce soulagement pour Vesoul était une gentillesse accordée aux prières des officiers et du magistrat de cette ville. Bresson et le baron de Cléron-Voisey le reçurent, à son entrée dans la province, le premier pour le service des vivres, le second pour la direction des chemins et surtout pour la répression des désordres, chose à laquelle le général veillait lui-même de son mieux, mais avec peu de succès[1]. Son effectif était de quatre mille et quelques cents mousquetaires

  1. « Le marquis de Saint-Martin, avec lequel j’ai esté dois son entrée en ce païs jusques à Champlite, a fait, comme bon patriot, tout ce qu’il a pehu pour empescher toutes sortes de désordres ; ce qui estoit très difficile, estant l’armée composée de tant de sortes de langues barbares, de nations et de religions, avec un nombre de femmes et de valets aussi grand que de soldats, et tous à qui rien ne peust eschapper, s’il ne brusle ou s’il ne détruit. » (Mailley, 24 octobre, Cléron-Voisey à la cour (*).) Cependant, outre la ration quotidienne d’une livre et demie de pain, on leur fournissait du vin et de la viande un jour sur trois. Les officiers avaient ceci tous les jours. Ils ne voulaient que du vin vieux, mais on ne put les satisfaire. (Luxeuil, 7 octobre ; Jean Clerc à la cour.) (*) François de Cléron maître d’artillerie, colonel du régiment de Dole, seigneur de Mailley et de Voisey du chef de sa mère, Madeleine de Plaisant, épousa 1° Clauda de Mormier. 2°Adrienne de Thomassin. (Dunod, Nobil.. 203.) Il fut député par la cour à la diète de Ratisbonne tenue pour l’életion du roi des Romains.