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poque féodale. Cette période n’offre pour l’histoire de la province qu’un petit nombre de faits intéressants, perdus dans une série de chartes arides, qui se bornent le plus souvent à constater les fondations pieuses faites par les familles nobles, les transactions des seigneurs entre eux ou avec les maisons religieuses, les mouvances de fiefs, etc. Ces chartes, rédigées par des moines, sauvées ensuite, comme par miracle, de leurs monastères dévalisés par le vandalisme révolutionnaire, et laborieusement exhumées des archives départementales, sont à peu près les seuls témoins qui nous parlent de cette époque, et les seuls matériaux qui nous restent sous la main pour reconstruire les premiers âges de notre histoire féodale. À ce titre, ces documents sont encore précieux pour nous ; car ils nous font connaître les mœurs de nos aïeux, les noms et les rapports mutuels des principaux personnages qui ont bâti ces châteaux, dont les ruines attestent la force et la splendeur d’autrefois. Ces documents nous rappellent ceux qui ont possédé, en qualité de maîtres, de vassaux ou d’arrière-vassaux, le sol que nous cultivons aujourd’hui, ou qui l’ont défriché de leurs mains, en qualité de moines, serfs et manants. Au milieu de ces détails intéressants, on voit dominer, avec une certaine majesté, les nobles figures des sires de Jonvelle, à qui l’importance de leur fief accordait naturellement le rôle principal.

L’affranchissement de Jonvelle, octroyé par Philippe,