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courriers à cheval qui se relayaient, et les communautés où se trouvaient les relais avaient ordre d’y pourvoir.

Le surlendemain du jour où le gouverneur de Jonvelle adressait ses plaintes au parlement, fut une journée terrible (14 mai). Des hauteurs des Capucins de Jussey, on put voir les escadrons suédois attaquant le Magny, et bientôt leurs flammes dévorant Ormoy, Demangevelle, les Loges et Venisey. L’épouvante chasse les populations au centre des forêts ; Jonvelle même n’est plus un poste sûr, et les principaux bourgeois fuient vers Langres. Ceux qui restent dans leurs demeures attendent l’ennemi, comme autrefois les vieux sénateurs de Rome, avec la sombre résignation du désespoir. « Nous les attendons demain, écrit Villersvaudey de son château de Saint-Remy ; car nous ne pouvons en estre plus exempts que les autres, sur l’apparence qu’il y a que nous sommes dans un pays perdu et misérablement abandonné[1]. » C’est ce jour-là que de Mandre voulait se replier sur Morey, de peur d’être enlevé par les Suédois. Depuis son arrivée à Jussey, il était sans réponse du parlement, dont les courriers envoyés dans cette direction avaient été pris ou détroussés. Il s’avança, le 15, jusqu’à Lavigney, sur le chemin de Gray, pour avoir plus tôt quelques nouvelles. Vain espoir ! C’est alors qu’il écrivit cette lettre découragée à Petrey de Champvans :

" Monsieur, je suis tousjours dans une grande impatience, en attendant les ordres de Monseigneur l’archevesque

  1. Aux Preuves, 14 mai, lettres de Villersvaudel et de Dard.