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de Raucourt aura trois cents élus pour l’appuyer, et qu’on enverra encore quelque autre infanterie à Jonvelle. Le même courrier porta des ordres analogues à Grachaut, en promettant cinq gros de solde pour attirer les recrues, que la frayeur de la contagion et plus encore des Suédois retenait cachés dans les bois[1]. Les dépêches se multiplient au sujet de Jonvelle : les commis au gouvernement se préoccupent de sa position critique autant que de celle de Dole tout à l’heure assiégé. Leur détresse se révèle en particulier dans une lettre destinée au baron de Scey, Claude de Bauffremont, lieutenant du bailli d’Amont, placé par son nom et son mérite, comme par sa charge, à la tête de la noblesse du bailliage. On lui disait (10 mai) : « L’affection particulière que vous avez tousjours eue au bien et service de la patrie, nous faiet vous despescher ce mot, pour vous prier d’inviter incontinent tous vos amys à se joindre à vous pour accourir à la frontière du costel de Jonvelle, où les troupes ennemyes font de grands ravages. Il sera bien que vous fassiez une bonne compagnie de cent chevaux, laquelle en tout cas pourra compter dans l’arrière-ban d’Amont, dont M. l’archevesque vous laissera la conduite. Nous pourvoyrons aux frais que vous y aurez employés[2]. » Cette dépêche ne fut pas envoyée ; toutefois Bauffremont reçut la commission de lever les milices d’Amont et de les commander. Elles devaient toutes arriver à Vesoul le dimanche 18 mai, et former un régiment de huit compagnies

  1. Preuves, 9, 10 et 12 mai, lettres de la cour et de de Mandre.
  2. Corr. du parlem., B, 783.