Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/258

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’on ajoutait : « Levez douze ou quinze bons soldats à leurs frais pour les remplacer. Nous estimons que ce sera le mieux, tant pour la plus grande sûreté de la place, que pour le soulagement des retrahants, qui pourront ainsi vaquer à leurs travaux ordinaires[1]. » Mais ici nouvel abus, qui appelle bientôt l’intervention de la cour. Le gouverneur, les officiers et le conseil de Jonvelle, chargés de traiter ensemble avec les retrahants, leur extorquèrent des sommes exorbitantes, six, huit gros et même jusqu’à vingt sous par chaque jour de garde omise. Jornand, procureur fiscal d’Amont, fut envoyé sur les lieux pour informer sur cette concussion[2] et y remédier.

Cependant les avis se multipliaient sur l’imminente invasion des Français, et c’est des échevins de Jonvelle que le parlement reçut les plus positifs[3]. L’armée de Weymar, forte de cinq ou six mille hommes d’infanterie, avec deux mille chevaux et quatorze canons, était condensée à Darney, pendant que le maréchal de la Force s’étendait, non moins puissant, de Neufchâteau à Blondefontaine et à Melay. La place de Jonvelle était des plus alarmées, avec sa garnison de quinze hommes et de quelques retrahants, avec sa population diminuée de moitié par l’épidémie. A ces nouvelles on écrivait de Dole au sieur de Raucourt : « Prenez garde à vous, levez une compagnie d’élus et jetez-la dans Jonvelle (26 avril). » Et Grachaut de courir péniblement après ses soixante trois

  1. Preuves, 12 et 18 avril.
  2. Preuves, 23 avril.
  3. Preuves, Ils avril