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depuis quinze mois, en dépit de tous les ordres donnés[1].

Mais pendant que le sieur de Chauvirey dépêchait ces doléances, la tempête la plus terrible s’amassait sur sa propre tête. Déjà disgracié dans l’esprit du parlement, que sa mauvaise administration et ses absences continuelles de son poste, dans un moment si critique, n’avaient que trop justement monté contre lui, il fut accusé de complicité dans l’assassinat récent de Philippe du Châtelet, seigneur de Chauvirey-le-Vieil[2]. Arrêté aussitôt par décret de la cour (18 avril), il fut conduit aux prisons de Dole par la maréchaussée et mis en jugement. Ce procès fut entendu pendant le siège de Dole, et le malheureux Fauquier, que l’honneur de son rang et de ses fonctions appelait à combattre en face les ennemis de sa patrie, se vit réduit à n’entendre leur fusillade et leur canon que du fond d’un cachot[3]. Toutefois, il fut assez heureux pour en sortir, sinon innocent, du moins absous par la justice des hommes. Nous verrons plus tard la cour lui rendre sa confiance avec le gouvernement de Jonvelle. En attendant, cette commission fut donnée au capitaine de Raucourt, avec de nouveaux ordres pour les retrahants, qui furent tous sommés de venir faire le guet et garde continuel au château, ainsi qu’ils le devaient en cas d’imminent péril. On les autorisait néanmoins à racheter ce service à prix d’argent[4], et

  1. Aux Preuves, 8 avril 1636.
  2. Il était fils de René du Châtelet et de Gabrielle de Lénoncourt.
  3. Preuves, 9 et 18 avril.
  4. Nous avons vu que les sujets de la seigneurie pouvaient compenser le devoir de grand escharguet par une émine d’avoine.