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sieur de Grachaut de licencier incontinent la compagnie qu’il tenait à Jonvelle[1]. Le temps était vraiment bien choisi pour une pareille mesure, lorsque vingt mille ennemis s’amassaient à l’entrée du pays, brûlant de l’envahir, avec ou sans prétexte, et de recommencer la dévastation de nos frontières ! Tout récemment, ils venaient de courir Val-d’Ajol et Fougerolles. Quatre jours auparavant, les cavaliers de Batilly,et de Gassion avaient pillé et brûlé Menoux, sous couleur d’y chercher des impériaux qui avaient ravagé les territoires de Burville et de Montureux[2]. On les repoussa sur Vauvillers, mais, les jours suivants, secondés par les garnisons de Melay, de Blondefontaine, de Châtillon et de Richecourt, ils visitèrent Mailleroncourt, Ranzevelle, Fignévelle, Lironcourt, Grignoncourt, Bousseraucourt, Ormoy, Corre et Voisey enlevant partout les chevaux, le linge, le lard et les grains, tuant les paysans et empêchant tout trafic et tout labourage. Rappelé de nouveau à Jonvelle par une lettre pressante du receveur Grosjean, le trop négligent d’Aboncourt annonça ces nouveaux malheurs à Messieurs de Dole, en les prévenant que Weymar était lancé sur le Comté par le roi de France. Il ajoute « Nous n’avons plus ici que les habitants, fort effrayés de ces nouvelles, et pas un retrahant ne veut ou ne peut venir faire son devoir au chasteau, malgré les commandements de Vos Seigneuries et les miens. » En effet, pas un retrahant n’avait paru à Jonvelle

  1. Corr. du parlem., B, 781.
  2. Ibid. Jacob Cassion au gouverneur de Jonvelle ; Burville, 31 mars. — Vesoul, 7 avril ; le magistrat de Vesoul et les officiers d’Amont à la cour.