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sont accourus avec des chariots pour enlever ce que les Suédois ont laissé. »

« 7 mars. À Bourbévelle, treize tentatives des mêmes ennemis. Les habitants de Jonvelle ont aidé ce village à les repousser. L’épouvante est partout : on se retire dans les lieux cernés. De la tour du chasteau de Jonvelle, on voit circuler à chaque instant de gros escadrons, tout à l’entour de nous. Ce matin, environ deux cents Suédois se sont approchés de nos murailles à portée de mousquet ; puis ils ont filé vers un petit bois voisin, pour y enlever le bestial qui s’y trouve retiré ; ce que nous avons empesché de nostre mieux. La nuit dernière, plus de soixante ennemis, mettant pied à terre, ont fait le tour de la ville pour la recognoistre. Deux bourgeois viennent d’estre tués dans les vignes, où ils travailloient[1]. »

Que ne pouvait-on pas attendre de ces Allemands luthériens, déjà si féroces pour le pays français qui les avait à sa solde ? Un corps de cette armée sortait de Coiffy, après y avoir séjourné quelque temps, lorsqu’un coup de fusil, tiré du clocher, tua un des officiers de l’arrière-garde. Les Suédois, furieux, rentrent aussitôt dans le village et assouvissent leur vengeance dans le sang du pasteur et de trois cent quatre-vingt-huit personnes[2].

L’ennemi fut moins entreprenant le reste du mois ; et dès le premier avril la cour, déjà rassurée ordonnait au

  1. Corr. du parlem., B, 779.
  2. Une inscription placée dans l’église rappelle ce tragique événement. (M. Bonvallet, Notice sur Coiffy p. 11)