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Betaucourt]]}}, où ils pourront, avec l’aide des paisans, barrer le chemin aux coureurs et empescher les effets de leurs incessantes menaces[1]. » Mais déjà le parlement, inspiré dans un sens tout contraire, avait signifié à de Mandre de revenir à Vesoul aussitôt qu’il jugerait inutile la présence de ses compagnies à Jonvelle (1er mars) ; et celui-ci, voyant ses avis méprisés, convaincu d’ailleurs de l’inutilité véritable d’une centaine de cavaliers en face de tant d’ennemis et de besoins, se hâta de quitter un poste où il voyait son honneur ou ses hommes exposés à périr infailliblement. Dès le 4 mars, il avertissait la cour que la frontière était rassurée[2], et le lendemain il partait pour Faverney et Vesoul. Mais à peine est-il en route, que l’on apprend les plus effrayantes nouvelles : qu’on en juge par les bulletins du magistrat de Jonvelle.

« 5 mars. Weymar est aux environs de Darney, avec quatre mille hommes, et il avance. Déjà une partie de son monde s’est jetée deux fois dans Montcour, à un demi-quart de lieue de Jonvelle, tuant un grand nombre de personnes, violant femmes et filles, emmenant prisonniers et bestiaux. Ils ont aujourd’hui saccagé Godoncourt, tué plus de cent quarante personnes, mis le feu au village et pris quatre cents pièces de bestail. Les gens de Thons, de Saint-Julien, de Mont, même de Bourbonne,

  1. Corr. du parlem., B, 779.
  2. « Ma présence à Jonvelle a tenu l’ennemi en respect, donnant à croire ces forces beaucoup plus considérables… Reconnoissant cette frontière assez calme pour le moment, je partirai demain pour Faverney et Vesoul. » Il termine on demandant un congé de trois jours pour aller à Gray s’occuper de ses affaires. (Jonvelle, 4 mars ; de Mandre à la cour.) Jean Clerc, de son côté, donne la même assurance. (Aux Preuves.)