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et celle de Brachy, de Jonvelle, levée par le duc de Lorraine pour le service du roi d’Espagne[1]. Celle-ci était logée à Jonvelle. Le duc de Rohan profita de ce désarmement pour s’avancer avec son armée, par la Lorraine, jusqu’à la frontière de la Saône, avec mission de les reconnaître. Des coureurs lorrains avaient détroussé le carrosse de Batilly, l’un de ses premiers lieutenants. Celui-ci rejette impudemment le fait sur la garnison de Jonvelle et se prépare à donner en curée à ses escadrons le sac de cette ville. Le coup de main n’était pas difficile ; car les soldats français avaient un libre accès dans la place et s’y trouvaient traités en amis. D’ailleurs, par une incroyable confiance en la paix du moment, malgré la présence menaçante d’une armée ennemie, on avait négligé de munir Jonvelle de ses retrahants, dont pas un n’était à son devoir de guet et garde. Batilly fait partir cinq cents chevaux, dont les avant-coureurs, ayant l’air de gens en promenade, sont reçus à l’entrée de la ville sans le moindre soupçon. A l’instant ils dégainent le sabre, en criant : « France ! Rohan ! Mort aux voleurs ! Tue, tue les Comtois ! » Ils tombent sur le poste, qui est passé au fil de l’épée ; la porte des champs est forcée, et bientôt après le gros de l’ennemi s’y précipite furieux, tuant tout ce qui résiste, citoyens et soldats, pillant toutes les maisons et commettant toutes les violences dont est capable une

  1. Girardot, ibid., 41, 69. L’effectif d’une compagnie de cavalerie, sur le pied de Flandre, était de cent hommes. Elle comprenait le capitaine, le lieutenant et le cornette, ayant chacun leur page ; le chapelain,, quartier-maître, deux trompettes, un maréchal, un sellier, un armurier et quatre-vingt-dix maîtres ou simples cavaliers. Mais rarement l’effectif était complet.