Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/236

Cette page n’a pas encore été corrigée

à Montbéliard, terre hérétique. Il y a un tel effroi dans tout le bailliage d’Amont, que cela seul est un appel à l’ennemi… Quant à Monsieur de Champlite, il ne sçait que vendre nos secrets aux Français, qui le pipent, et ruiner le pays… Il ne sçait que mépriser les advis de la cour et donner sa confiance à des hommes indignes, notamment au sieur de Villers, qui a rendu Jonvelle et Gy aux ennemis[1]. » Mais dans ses quotidiennes philippiques, le comte de Champagney poursuivait avec le même acharnement le président Richardot de Morey, et surtout le sieur de Chauvirey, qui avait supplanté son neveu de Villeneuve dans le gouvernement de Jonvelle. Ces plaintes et ces cris d’alarme étaient du 5 mars 1597. Cinq jours après, les troupes de Philippe II surprirent Amiens, événement trois fois heureux pour la Franche-Comté, qu’il sauva des malheurs d’une nouvelle guerre, en obligeant Henri IV à tourner ses efforts du côté de la Picardie.

Le traité de Vervins (2 mai 1598) rétablit la paix entre l’Espagne et la France. Philippe II s’empressa d’en profiter pour mettre ordre au gouvernement des Pays-Bas et de la Franche-Comté qu’il donna en souveraineté à son neveu, l’archiduc Albert, destiné à devenir son gendre par son mariage avec l’infante Isabelle. Le vieux roi mourut la même année, sans voir cette union, qui ne fut célébrée que l’année suivante. Fidèles aux recommandations testamentaires adressées par leur père à {{noir|[[w:Isabelle d'Espagne (1566-1633) |Philippe

  1. lbid., VI, fol. 1, lettre au même ; Dole, 5 mars 1597.