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la place et l’avaient pourvue d’un excellent canon, avec d’abondantes munitions, tant ils attachaient d’importance à tenir ce passage de la Saône et ce boulevard du Comté. Néanmoins le château, vivement battu par l’artillerie du gouverneur, ouvrit ses portes le 24 septembre, et sa garnison se retira dans la ville. Dès lors celle-ci était dominée par les assiégeants ; mais pour accélérer le succès contre un ennemi bien monté et bien résolu, Vergy passa la Saône, afin de menacer la place du côté du nord, en même temps que la citadelle prendrait les défenseurs en écharpe, enfilant leurs batteries presque à bout portant. Cependant ils ne se rendirent que le 4 octobre ; ce qui donne à croire que ceux du château n’avaient pas offert une moins longue résistance. La capitulation conservait l’artillerie sur les remparts et toutes les munitions de guerre[1]. Richecourt et Demangevelle furent également repris quelques jours après. Pendant ces opérations, les soldats bourguignons, passant la frontière, avaient exercé de sanglantes représailles sur quelques villages de France.

Il fallait moins que ces courses et la reprise de ces positions, pour provoquer les récriminations du maréchal. Posté sur les bords de la Vingeanne, aux environs de Montigny et du fort de la Romagine, il se tenait prêt à rentrer

  1. « Le conte de Champlite a battu Jonvelle, qui a ouvert ses portes et où il a pris un meilleur canon que ceulx trouvés par le connétable au château de Vesoul. Il seroit bon que toutes ces pièces de conquestes demeurassent dans les places fortes, du moins jusqu’à ce que le roy eust pourveu le pays d’artillerie, dont on a si grant besoin. » (Mémoires de Champagney, IV, 272 ; lettre de Champagney à son parent, le sieur de Mercey, Claude de Cicon, seigneur de Richecourt, Gevigney Purgerot, etc. ; Dole, 11 octobre 1595.)