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trahison, qui liait les mains au gouverneur. Il avait été connu plusieurs jours avant sa signature ; car on le trouve mentionné dans une lettre du 10 juillet, que nous allons citer.

Vergy avait donné ordre à son lieutenant, Marc de Bye, baron de Dissey, de visiter la frontière de Vesoul à Jonvelle et de déloger l’ennemi des positions qu’il y occupait encore. De son côté, le parlement avait délégué le conseiller Thomassin, autant pour surveiller les opérations que pour les activer ; car le gouverneur et son lieutenant montraient la même insouciance ; ou bien, s’il leur arrivait quelquefois d’entreprendre sur les Français, leurs soldats causaient plus de mal aux lieux secourus que les ennemis eux-mêmes[1]. Thomassin et Rye étaient donc à Vesoul, d’où le premier écrivait au sieur de Champagney, le 10 juillet :

« Monseigneur… M. de Discey et moy sousmes venus en ceste ville dès jeudy dernier, n’y ayant négotié aulcune chose, pour ce que ledict signour a envoie M. de Raincourt à Son Excellence (le connétable) et à M. le comte (de Champlitte), pour leur donner à entendre que, s’il ne lui donne des forces, il est du tout inutile en ces lizières. Il n’est encore de retour : nous verrons ce qu’il rapportera, que sera un beau rien tout neuf, si je ne me trompe… Nous avons advis que les soldats de Jonvelle se diminuent fort, pour ce qu’ils sont mal traittés, et que facilement on leur feroit quitter le bourg. Mais par défaut d’infanterie, l’on n’y peut rien entreprendre. Ils publient audict Jonvelle que le roy de Navarre

  1. D. Grappin, ibid., 167.