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Aussonville ne trouva de résistance sérieuse que devant Amance, qui, après plusieurs semaines d’une défense héroïque, ne laissa entrer l’ennemi que par la brèche du canon[1]. Partout régnaient l’épouvante et le désespoir : l’antique énergie des Franc-Comtois, qui s’étaient si bien montrés sous François de Vergy, avait fait place sous Claude, son fils dégénéré, à une terreur universelle, qui dépeuplait les villes et les villages. La plus grande partie des habitants, emportant ce qu’ils avaient de plus précieux, fuyaient au fond des bois et des cavernes retirées, pour y trouver un asile contre la violence et la rapacité du soldat[2]. D’ailleurs, on croyait le gouverneur vendu au roi de France et complice de l’invasion. Champagney n’hésite pas à dire que Jonvelle fut livré par trahison, ainsi que Chauvirey et d’autres places. Ses accusations répétées sur ce point dénoncent le comte de Champlitte et ceux qu’il appelle ses créatures, Fauquier de Chauvirey, Philippe d’Anglure, sieur de Guyonvelle et frère utérin de Fauquier, enfin le président

  1. " Amance a fait le saut, " écrit Champagney, à la date du 3 mars. (Mém., IV, 92 à 106.) Cette ville était environnée de bons remparts de quatre mètres d’épaisseur. Son château, bâti par la comtesse Alix, au treizième siècle, avait des murs non moins solides, flanqués de dix tours élancées et ceints de fossés profonds. (Annuaire de la Haute-Saône, 1845 )
  2. D. Grappin, ibid., 132.