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qu’en dise son panégyriste Duchesne[1]. Ennemi secret du parlement, époux d’une Française dont la famille était vendue à Henri IV[2], il était également suspect à la nation, parce qu’il avait sa mère, Claudine de Pontaillier, à la cour de France, et qu’il entretenait des correspondances avec le chancelier de Chiverny et d’autres Français. Les provisions abondaient à Champlitte, qui lui appartenait, et à Pesmes, qui était à son ami, le comte Antoine de la Baume-Montrevel ; mais elles manquaient partout ailleurs[3], Jonvelle se voyait dépourvu de défenseurs, de vivres, de canon, de munitions. Les murailles étaient en mauvais état, malgré la sollicitude et les réclamations souvent réitérées des députés de la province. Une poignée d’élus à peine exercés, aux ordres du sieur de Villers, formaient toute la garnison de la ville ; Antonio gardait le château avec une compagnie d’Italiens. Ces deux capitaines sont fort maltraités dans les lettres du sieur de Champagney, qui les appelle des hommes indignes, surtout Antonio, que la table seule aurait fait ami du comte de Champlitte. Du reste, cet étranger n’est guère signalé dans les Mémoires du temps que par les violences et les déprédations qu’il exerça sur le pays. Au lieu de se borner à le défendre,

  1. Histoire des sires de Vergy, p. 353.
  2. Mémoires de Champagney, tome III, lettre du 9 janvier 1595. Le comte de Champlitte était marié à Catherine Chabot, fille de Léonor Chabot, comte de Charny, lieutenant général au duché de Bourgogne, et de Françoise de Bye, dame de Neuchatel, Amancey, Montrond, Bourguignon, Renaucourt, Lavoncourt, Choye, Poinson, etc. (Duchesne, ibid.)
  3. A ce moment nos pays sortaient d’une peste qui en avait horriblement maltraité les populations : Vesoul avait perdu les deux tiers de ses habitants,