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furent conduits par Savigny, seigneur de Saint-Remy, que la passion d’une vengeance personnelle contre l’archevêque de Besançon, Claude de la Baume, abbé de Cherlieu, avait entraîné dans le parti de l’hérésie, sous les enseignes du prince d’Orange[1]. En résumé, tout fut dévasté dans les villages non défendus ; mais les forteresses, telles que Jonvelle, Richecourt, Demangevelle, Artaufontaine, Amance, Bougey, Gevigney, Chauvirey, Port-sur-Saône, Scey, Ray, etc., furent vainement insultées par les bandes hérétiques, et les habitants du voisinage y trouvèrent un asile inviolable pour leurs personnes et leurs biens les plus précieux. Enfin le duc de Bavière délivra le bailliage d’Amont, en entrant dans le duché de Bourgogne (mai 1569). Il mourut peu de temps après à la Charité-sur-Loire, d’une fièvre ardente causée, dit-on, par les excès du vin[2]Aux états suivants (1574), le président Froissard, au nom des princes, complimenta le pays pour sa résistance héroïque contre cette agression nouvelle des ennemis de Dieu et du roi, en ajoutant que « par le bon gouvernement de Sa Majesté, Dieu grâces, il avoit été maintenu jusqu’à ce jour en toute seureté et tranquillité, et hors des troubles et désordres qui désoloient la France ; que Sa Majesté n’avoit rien épargné non plus pour l’administration de la justice et les fortifications

  1. Le sieur de Saint-Remy avait inutilement sollicité du prélat les dispenses nécessaires pour épouser la marquise de Rénel, sa cousine germaine. (Mém. sur Cherlieu, p. 81.) Treize ans plus tard, le roi fit surprendre le château du chevalier félon et renégat. (D. Grappin, ibid.,p. 117.)
  2. D. Grappin, ibid., p. 75.