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lorraines et comtoises de ces frontières, même les prêtres et les moines, unissant leurs efforts contre ces invasions de brigandage, réussirent à les rejeter en Alsace, et reçurent les félicitations du roi pour cette brave et digne conduite[1].

Mais en 1569, les luthériens d’Allemagne, accourant à l’appel des huguenots de France, au nombre de douze à quinze mille, entrent dans le Comté par Montbéliard et par Lure, sous les ordres de Wolfgang, duc de Bavière et des Deux-Ponts[2], Guillaume, prince d’Orange-Nassau, conduisait l’avant-garde, presque toute composée de Français[3]. Faucogney, Luxeuil, Baudoncourt, Faverney, Clairefontaine et tous les villages des bords de la Lanterne et de la Saône, sont pillés et réduits en cendres[4]. Hélas ! quelque intérêt qu’elle portât au

  1. D. Grappin, Guerres du seizième siècle, p. 41 et suiv, États de 1568, séance du 29 février.
  2. Comte palatin du Rhin, comte de Feldentz, etc., tuteur des jeunes princes de Montbéliard, avec Christophe de Wurtemberg et Philippe de Liechtenberg.
  3. Deux ans auparavant, Guillaume d’Orange était lui-même gouverneur du Comté, berceau de sa famille, qu’il venait dévaster en ce moment, les armes à la main, devenu renégat de sa foi, de son pays et de son roi et chef de la révolte des Pays-Bas. L’année suivante, Philippe II mit sa tête à prix, et il fut tué à Delft (Hollande) par Balthazar Gérard, de Vuillafans, le 10 juillet 1584.
  4. « Si oncques ennemis furent violents et sanguinaires, ceux-ci le sont sans merci, ceste guerre estant tyrannique et les chefs non obeys. Les bailliages d’Amont et de Luxeul sont perdus pour longtemps : on en est aux extrêmes, sans force et sans argent. » (Lettre du conseiller Belin au cardinal de Granvelle, 3 avril 1569.) En effet, les lettres de Wolfgang prouvent assez que les violences étaient commises contre ses ordres. (D. Grappin, Guerres du seizième siècle, p. 69 et suiv.)