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soixante-quatre[1]. Comme on le voit, il restait un bien petit nombre de mainmortables à Jonvelle. Tout le reste de la population était de gens bourgeois et libres ; et la ville pouvait bien renfermer à ce moment quatre ou cinq cents feux ; car elle possédait deux paroisses, Saint-Pierre et Sainte-Croix ; et grâce à son commerce et à son importance de chef-lieu et de place fortifiée, elle avait dû se repeupler rapidement, après les désastres de la fin du siècle précédent : on en a la preuve dans le chiffre de la population de Voisey et de Montdoré. En 1614, dix-huit ans après l’invasion de Tremblecourt, qui anéantit le faubourg Sainte-Croix, presque aussi populeux que la ville, Jonvelle comptait encore cent quatre-vingt-neuf feux.

L’assemblée formée, le notaire signifia les motifs de l’assignation, les sujets tenanciers jurèrent sur les saints Évangiles de Dieu, et les déclarations suivantes furent recueillies :

Monseigneur don Philippe de Ghénarraz est à Jonvelle hault justicier, bas et moyen ; tous les habitants sont ses sujets. Il possède au même lieu bailliage, capitainerie, châtellenie et château, prévôté, procureurs, greffiers, sergents, gouverneurs de justice et autres officiers, enfin signe patibulaire à quatre piliers. Il a dans la ville les fermes de la prévôté, des tabellions, des ventes, éminages, tailles, poids et balances, fours, moulins, pressoirs, grueries, banvins, bancs à bouchers, maîtrises des

  1. Entre autres « honorables hommes Jehan Fagnin, Jehan Defenoy le Viez, vouhiers et cocschevins, Nicolas Bresson, Perrenot Bresson, etc. » Nous verrons la famille importante des Bresson devenir bourgeoise et figurer dans tes événements du seizième siècle.