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avec l’inventaire de son artillerie et de ses munitions (21 novembre 1493)[1]. Il ne parait pas cependant que cette installation put se faire incontinent. C’est en 1495 seulement que le traité de Senlis fut entièrement exécuté pour notre province ; car les gendarmeries françaises continuaient de l’occuper, sur diverses positions que les armes de Maximilien n’avaient pas visitées ou qui n’avaient pu chasser l’ennemi. Par une convention supplémentaire, le Comté, tout épuisé qu’il était, dut acheter son affranchissement complet, moyennant une contribution de cent mille francs. Or, il donna volontiers jusqu’à son dernier florin pour obtenir l’éloignement définitif des armes étrangères : c’est une charte de Jonvelle qui nous apprend ce détail important, dont nos historiens n’ont pas parlé. La frontière de Jonvelle était du nombre des pays encore tenus par l’ennemi ; les habitants de la seigneurie payèrent d’un grand cœur les cent cinquante francs que leur dame et souveraine demanda, pour leur part de contribution générale ; moyennant quoi ils furent confirmés pour toujours dans l’exemption qu’ils avaient reçue d’Isabelle de Portugal, vers l’an 1453, « de toutes aydes, tailles et impôts, pour quelle occasion ou nécessité qui se pourroit jecter sur la généralité du comté de Bourgoigne (1495). » En même temps, la duchesse et l’archiduc firent commandement au sieur de Montaigu, procureur d’Amont, de respecter en conséquence les franchises de leurs sujets de Jonvelle[2]. Enfin l’étranger se retira ; la province

  1. Aux Preuves.
  2. Chambre des comptes, cote 1