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le Nord, un corps de Français, de Barrois, de Liégeois et d’autres aventuriers, se forme à Coiffy, entre dans la terre de Jonvelle, prend la ville et ravage tous les environs. Voisey, Villars, Fignévelle, Godoncourt, Ormoy, Corre et Ranzevelle]]}}, sont entièrement brûlés et leurs habitants tués ou dispersés aux quatre vents (1471). En 1473, ces villages étaient encore déserts, et le duc n’obtint le retour des fugitifs qu’en les exonérant de toute redevance[1].

Louis XI avait entraîné dans sa cause le vieux René de Lorraine, son oncle, l’ancien prisonnier de Philippe de Bourgogne, et bientôt Charles eut encore l’empereur Frédéric III sur les bras. Pendant que les Allemands, sous la conduite de Diesbach, entrent par le Montbéliard, battent une armée près d’Héricourt, emportent ensuite la place et se répandent d’un côté jusqu’à Luxeuil et de l’autre jusqu’à Pontarlier (hiver 1474-1475), en même temps arrivent de Lorraine dix mille aventuriers français, lorrains, suisses et ferettois, commandés par le prince d’Orange, Jean de Chalon-Arlay IV, devenu par vengeance traître à sa patrie et a son souverain. Ils forcent la frontière par la prise de Jonvelle et mettent tout le pays à feu et a sang[2]. Les paysans, ne trouvant plus d’asile dans les villes et les châteaux, que nulle valeur

  1. Gollut, col. 1231. Archives de la Côte-d’Or, B, 4978, fol. I et 2
  2. « Honorable homme maistre Olivier de Rezelle, secrétaire de nostre souveraine dame (Marguerite d’Autriche), âgé de soixante-trois ans et se souvenant de cinquante-trois, se souvient que feu monseigneur le prince d’Orange se partit de monseigneur le duc Charles, pour nier au service du roy de France, et vint courir la seigneurie de Jonvelle, brusler villes, chasteaulx et villaiges, y faisant de grants dommaiges, et la laissa en toute désertion et ruynes. » (Enquête de 1510, mentionnée plus loin.)