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exposèrent à l’appui de leur cause, l’usage, l’entretien de la portière et le préjudice causé au moulin par l’écoulement de l’eau, quand la portière est ouverte aux bateaux. Ils concluaient en réclamant la condamnation des récalcitrants à leur payer solidairement la somme de vingt-huit engrognes, ou deux sous et demi monnaie de France. Mais, suivant les défendeurs, ce péage était de création toute récente ; jusqu’alors, depuis plus de deux siècles, on avait passé devant la Minelle sans rien payer ; car ce moulin était resté en ruine depuis cette époque ; la rivière est une propriété publique, et personne ne peut la barrer à son gré ; personne ne pouvait imposer aucun droit sur la Saône sans l’autorisation du souverain : les péages existants avaient cette consécration ; ils allaient, comme tout le monde, jusqu’à Chalon sans rien payer, par les molins, portz et passaiges de Port-sur-Saône, Conflandey, Scey, Ray, Seveux, Savoyeux, Moulin-Neuf, Vereux, Rigny, Gray, Auxonne, Saint-Jean-de-Losne, Pagny, Châtelet, Pouilly, Seurre, Chaselle, Chasnoy, Verdun, Lélyot et Chalon.

Le titre qui nous a conservé ces détails[1] s’arrête là, sans nous donner la sentence du juge ; mais on ne peut douter qu’elle n’ait été favorable aux moines, puisque le procès-verbal des débats est resté dans leurs archives. D’ailleurs, la mauvaise foi des opposants est patente. Le moulin n’était ruiné que depuis seize ans, quand l’abbaye le releva ; et par conséquent il était bien facile à constater que sa vieille écluse et son ancienne portière avaient eu le péage, comme toutes les autres de la châtellenie ;

  1. Archives de la Haute-Saône, cartul. de Clairefontaine.