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dépendants étaient continuellement exposés, à cause de leur voisinage de France et de Lorraine. Nous les verrons, en 1609, exhiber tous ces précieux diplômes devant les souverains du comté, Albert et Isabelle, et obtenir d’eux une nouvelle confirmation de leurs privilèges.

En 1463, Jonvelle avait pour lieutenant du capitaine-bailli, Pierre Baulay, de cette ville, qui eut à juger la difficulté suivante, survenue entre les religieux de Clairefontaine et deux mariniers. Les débats du procès nous révèlent des détails intéressants sur le commerce par la navigation de la Saône, au moyen âge et dans les siècles suivants.

Le monastère avait reçu des anciens seigneurs de Jonvelle le moulin de la Minelle, sur la Saône, entre Corre et Ormoy. Ce moulin, détruit en 1444 par les Écorcheurs, fut relevé en 1460 par l’abbé Guillaume, qui rétablit le droit de passage par la portière de l’écluse, sur tous les bateaux-transports qui descendaient la rivière, chargés de meules, mortiers, solives, merrains et autres marchandises. Ce droit, qui était perçu par tous les moulins de la seigneurie, en amont comme en aval, était de deux engrognes par bateau (un peu plus de deux deniers). Or, en juin 1463, Jean Hugart et Jean Prevost, de Selles, firent descendre quatorze bateaux par la portière de la Minelle, sans vouloir acquitter le péage[1]. Le meunier, Jean Voulan, les fit arrêter en fourrière, et l’affaire fut portée à Jonvelle. Les demandeurs

  1. Jean Dubois, du Magny, N. Grart, d’Alaincourt, et Jean Maire, de Selles, acquittaient le droit sans difficulté.