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la cause de l’honnêteté triompha dans cette contestation ; et Charles VII, agréant les remontrances qui lui furent soumises par les ducs de Bourgogne et de Lorraine, voulut bien renoncer à ses prétentions[1]. Mais son fils le néfaste Louis XI, devait dans la suite servir plus efficacement les colères trompées des la Trémouille sur la seigneurie de Jonvelle.

Depuis l’attentat avorté de 1432, le titulaire de ce domaine, Jean de la Trémouille, et ses frères, avaient continué de servir la France ; et leur esprit insinuant les avait bien vite élevés au rang de favoris, aussi puissants à la cour de Charles VII qu’on les avait vus auprès des ducs de Bourgogne. C’était assez d’ambition satisfaite, pour empêcher cette famille orgueilleuse de réparer sa félonie et son ingratitude en entrant dans la voie du repenti. Cependant ils connaissaient la clémence de Philippe, que ses contemporains ont qualifié du titre de Bon à cause de sa facilité à pardonner sincèrement les plus grands écarts de ses gentilshommes. Ainsi avait-il pardonné à Bernard de Chateauvillain, l’un des chefs du complot de Dijon. Pierre de Beauffremont lui-même, dans un moment d’humeur, avait passé à Charles VII, en 1436, entraîné par les cajoleries de sa cour, et il s’était oublié jusqu’à envoyer un cartel public à son

  1. Cette négociation, inconnue de nos historiens, est indiquée dans un titre inédit, à moitié rongé par le temps, que nous avons trouvé dans les archives de la chambre des comptes ((C. J, 4). C’est un vidimus du 24 décembre 1453, signé Lefebvre et Boisot, notaires à Dijon. Il rappelle un acte daté à Tours du 28 janvier 1441, (v. s.), concernant la procédure ouverte entre le roi de France et le duc de Bourgogne, au sujet de la possession de Jonvelle. Du reste, le roi déclare dans ce titre qu’il s’en rapportera à la décision des quatre conservateurs des frontières.