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Un des premiers actes des cinq conservateurs fut de déclarer le château et la terre de Saint-Loup fief du comté[1]. Cette décision n’ayant point été respectée, par le refus de la ville ou du seigneur, Neufchatel châtia les rebelles d’une manière terrible : la place fut prise d’assaut, mise à sac et rasée de fond en comble.[2] Plus tard, la commission siégeant à Corre fut obligée de revenir sur la question de Saint-Loup ; mais elle maintint son premier jugement[3]. Les conservateurs adjugèrent de même le château de Fougerolles à Philippe de Bourgogne, qui l’occupait déjà depuis 1437. Auparavant, il était au comte de Blamont (Lorraine). Pendant les ravages des Écorcheurs, il avait servi à les recéler, eux et leur butin, par la complicité du châtelain. C’est alors que Philippe de Vaudrey, l’un de nos conservateurs, attaquant ces brigands dans leur repaire, l’avait pris d’assaut, pour le duc son maître[4].

Les assises de Jonvelle et de Châtillon en étaient à leur seconde année, lorsque les envoyés de Charles VII s’y présentèrent pour y traiter de la frontière française, qui, selon les prétentions du roi, devait absorber toute la châtellenie de Jonvelle, parce qu’elle était fief de Jean de la Trémouille, devenu vassal de la couronne de France. On comprend en effet que celui-ci avait dû pousser son nouveau maître à revendiquer cette terre comme un fief français, s’attendant bien à le perdre, pour sa félonie envers le souverain du Comté. Cependant

  1. D. Grappin.
  2. Essai sur l’histoire de Franche-Comté, II, 474,.
  3. Perreciot, Ébauches.
  4. Essai, ibid.