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de Guillaume de Mailley et de Jean de l’Étang, trouva le château de cette ville en assez mauvais état et commandé par un simple sergent, depuis la mort de son capitaine, Gauthier de Châtenoy. Les réparations nécessaires furent commencées[1], et la place reçut pour gouverneur Guyot de Vautravers, auquel fut associé Thiébaud de Raincourt, bailli et gouverneur de Jonvelle[2].

Les années suivantes firent éclater la guerre pour la succession de Charles de Lorraine, entre son frère Antoine de Vaudémont et son beau-frère René d’Anjou, comte de Bar. Philippe le Bon appuya le premier, et la querelle se vida aux portes de notre frontière. Les maréchaux Antoine de Toulongeon et Jean de Vergy, entrant dans le Barrois par Jonvelle et Châtillon, battirent l’armée de René à Bulgnéville près de Neufchâteau, et le firent prisonnier lui-même avec une foule de gentilshommes (2 juillet 1431). Les vainqueurs repassèrent triomphants à Jonvelle et à Jussey, avec leur illustre captif, qui gémit près d’un an à Dijon dans une tour, puis à Salins dans le vieux manoir de Bracon. Erard du Châtelet, seigneur de Coiffy, et Gérard d’Haraucourt, seigneur de Chauvirey, furent les négociateurs de sa liberté, pour laquelle Philippe le Bon retint les fils de René en otages, et se fit livrer quatre de ses châteaux, entre autres celui de Châtillon-sur-Saône (1432).

Le maréchal de Toulongeon survécut peu à son triomphe de Bulgnéville : il mourut en septembre 1432,

  1. Le prieuré de Saint-Marcel fut requis de fournir cinquante francs et le travail de ses hommes aux réparations de la forteresse, mais il obtint remise de la contribution d’argent, (Archives du Doubs, cartul. de Saint-Marcel, no 53.)
  2. D, Plancher, III, 548 ; Histoire des sires de Salins, I, 323