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et cent vingt hommes d’armes, chevaliers ou écuyers ; il ne trouva personne des commissaires lorrains à Châtillon. Toutefois il finit, dans le cours de l’automne, par les amener à Jonvelle, où il se rendit de son côté, avec quatre-vingts cavaliers. Mais comme on ne put convenir de rien dans cette nouvelle entrevue, sinon d’une remise du congrès au dernier dimanche d’octobre, le duc de Bourgogne indigné rappela son maréchal et rompit les négociations[1].

Ce prince mourut deux ans après, de la peste, à Hall en Brabant (27 avril 1404). Malgré ses immenses revenus, sa prodigalité l’avait rendu tellement insolvable, que sa veuve, Marguerite de Flandres, fut obligée de renoncer à la communauté des biens, pour sauver son douaire des créanciers. C’est alors que le plus violent orage éclata contre la maison des la Trémouille, les principaux dissipateurs de la fortune ducale. Le premier chef d’accusation contre eux fut la cession de Jonvelle. Le prince défunt n’avait jamais voulu croire aux avis nombreux qu’on lui avait donnés, sur les procédés malhonnêtes employés par Guy pour avoir ce fief. La vérité trouva naturellement tout accès auprès de la duchesse, à qui les seigneurs jaloux n’eurent pas de peine à persuader que la surprise la plus déloyale avait distrait le plus beau domaine de l’héritage de son aïeule, et que sa couronne redemandait avec justice un aussi magnifique joyau. Par ses ordres, Guillaume de Chassey |Chassey, un de ses conseillers, et Jean de Marsigny, son procureur à Montbozon et autres lieux, informèrent

  1. D. Plancher, III, 190, 191.