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mâle de sa race, il ne laissait que deux filles, Agnès et Isabelle. La seconde, qualifiée dame d’Argillières, avait épousé Gobert, seigneur d’Apremont et de Busencey en Lorraine (10 février 1358)[1]. Agnès, l’aînée, dame de Charny du chef de sa mère, épousa Guillaume de Vergy, seigneur de Mirebeau, Choye, Bourbonne, etc., et en secondes noces Philibert de Beauffremont[2]. C’est ainsi que le sang des sires indigènes de Jonvelle, en perdant son nom, féconda l’une des plus illustres familles de Franche-Comté. Nous en verrons sortir de nobles rejetons.


La seigneurie de Jonvelle était restée à la veuve de Philippe, selon l’usage féodal ; mais elle en fut dépouillée la même année. Philippe le Hardi avait besoin d’argent, pour suffire à sa prodigue magnificence et aux titres richement pensionnés par lesquels il cherchait à payer les services de ses amis et à se rallier les principaux

  1. D. Calmet, Hist. de Lorraine, III, généal. de la maison d’Apremont.
  2. Les Beauffremont, originaires du château de Beauffremont, Belfredimons (vosges), sont connus dans notre province depuis les premières années du treizième siècle. De son premier mariage, Agnès n’eut qu’une fille nommée Jeanne. Remariée à Philibert de Beauffremont, elle lui donna 1° un fils nommé Jean, qui fut le dernier mâle de la branche aînée de cette maison 2° une fille du nom d’Isabelle, qui épousa Richard d’Oiselay, seigneur de la Villeneuve, Frasne-le-Château, etc. Jean de Beauffremont mourut en 1415, à la bataille d’Azincourt, sans laisser de postérité, et ses droits passèrent à la branche cadette, représentée par Henri, son cousin, qui avait épousé Jeanne de Vergy, issue du premier mariage d’Agnès de Jonvelle. De la sorte, Henri de Beauffremont réunit dans sa main les biens de la seconde branche de Vergy et ceux de la maison de Charny, dont Agnès, sa belle-mère, avait hérité. (Hist. des sires de Vergy, p. 224 et aux preuves ; Dunod, Nobiliaire, p. 263, et Hist. du comté, II, 500 à 508.)