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avec le noble concours de ses bourgeois et de ses manants ; elle tint bon contre l’ennemi et demeura un refuge inexpugnable pour les religieux de Clairefontaine, expulsés de leur monastère en ruine. Il paraît aussi que Demangevelle et les châteaux voisins offrirent une résistance non moins solide[1]. A la fin de juin (1360), une compagnie aux ordres d’Hugues de Vienne, seigneur de Saint-Georges, vint occuper Jussey ; mais elle en fut chassée par les Anglais, qui venaient d’emporter d’assaut la ville de Vesoul, d’en massacrer les habitants et d’en raser les murailles[2].

Cependant après le traité de Bretigny, Édouard retira ses troupes ; mais ce ne fut que pour faire place à un autre fléau plus long et plus désastreux encore. Aux Anglais succédèrent les Grandes Compagnies. C’était une foule de nobles ruinés, de soldats anglais et bretons licenciés par la paix, et d’autres aventuriers, qu’on appela aussi des noms de routiers, Malandrins, Tard-venus, et qui, après avoir couru et pillé la Champagne et la Lorraine, entrèrent dans les Bourgognes et ravagèrent toute la contrée pendant cinq ans. Leurs bandes les plus nombreuses s’abattirent sur le bailliage d’Amont, et avec eux une peste affreuse, appelée murie de la bosse.

La mort du jeune duc Philippe de Rouvres (1361) acheva de livrer ce pays à tous les malheurs. Pendant que Marguerite, sa fille, et Marguerite de Flandres, son aïeule, étaient investies du comté par le roi de France, d’un autre côté, Jean de Bourgogne, sire de Montaigu,

  1. Mémoire sur Clairefontaine, p. 189, 195.
  2. M. Ed. Clerc, Essai sur l’histoire de Franche-Comté, II, 117.