Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

de Saint-Pierre, le sang ne coula point à l’entrée d’Édouard dans Calais ; mais le gouverneur fut conduit prisonnier à Londres, également admiré de l’Angleterre et de la France. Puis, rendu à la liberté, il continua de servir son pays, au nom du duc de Bourgogne, et mourut à Paris le 4 août 1351[1].

De son second mariage, Catherine de Jonvelle n’eut qu’une fille, du nom de Jeanne, qui épousa Guillaume de Granson-Sainte-Croix.

Philippe, fils et héritier de Jean de Jonvelle, avait épousé Guillemette de Charny. Après la mort du père, les religieux de Saint-Vincent de Besançon sentirent le besoin de faire assurer par le successeur la jouissance tranquille de tout ce qu’ils possédaient dans la seigneurie de Jonvelle. La charte fut rédigée par l’officialité de la cour archiépiscopale et revêtue des formes les plus solennelles de ce temps (12 décembre 1329)[2]. Philippe promit que le monastère ne serait point troublé dans ses droits, ni par lui-même ni par les siens. Pour sûreté de ses serments, prêtés pour lui et ses hoirs, il se soumet avec eux à la peine de l’excommunication, et il engage tous ses biens, meubles et immeubles, présents et à venir, à l’abbé Guillaume de Quingey et à ses successeurs, avec droit de les vendre et de les aliéner. Un acte de confirmation si extraordinaire, qui fondait la paisible possession des religieux sur des engagements aussi étranges,

  1. Essai, II 84. Un autre Jean de Vienne, sire de Roulans, que plusieurs historiens comtois, continuant l’erreur de Feller, ont confondu avec le héros de Calais, ne se rendit pas moins célèbre au service de la France et du duché contre leurs ennemis. Il périt à la désastreuse journée de Nicopolis (1396).
  2. V. aux Preuves.