Page:Coubertin Remède au surmenage 1888.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 7 —

et les beaux jardins du lycée Lakanal. On a pris là un luxe de précautions hygiéniques tout à fait raffiné ; loin de moi la pensée de médire de l’hygiène. M. le docteur Rochard il y a deux jours, ici même rappelait éloquemment les résultats merveilleux que l’on peut obtenir par l’observance de ses lois : mais franchement quand je vois une discussion s’ouvrir sur la question de l’éclairage unilatéral ou bilatéral dans les classes et les études, je me prends à regretter que nos enfants en soient si bas qu’il faille songer pour eux à de pareils détails.

L’externat est un troisième dada, une troisième panacée, seul remède au surmenage, disent ses partisans : pour moi, l’externat est le meilleur type d’éducation à beaucoup de points de vue, et il est nécessaire qu’on lui donne une grande extension ; mais précisément en ce qui concerne le surmenage, il ne saurait passer pour un remède ; il ne facilite même pas les moyens d’appliquer le remède, au contraire. Les parents ne sont pas toujours libres de se mettre au service de leurs enfants les jours de congé ; et alors, que font-ils de mieux qu’au lycée : on les emmène dans les grands magasins ou faire des visites ; et s’ils sont plus grands, ils réussissent trop souvent à s’échapper pour courir Dieu sait où.

Messieurs, j’ai dit tout à l’heure que le régime actuel engendrait l’affaiblissement physique, souvent aussi l’engourdissement intellectuel, toujours l’affaissement moral.