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notes sur l’éducation publique

bienfaits que le monde en a reçus. Il leur paraissait naturel que l’agrandissement subit des horizons n’eût pas seulement agi sur le cerveau de l’homme, en renversant des notions acquises, mais qu’il eût encore ébranlé la morale et que, d’autre part, les applications pratiques de la science, en modifiant ses habitudes de vie, eussent jeté le trouble dans l’organisme ; tout cela est logique et s’enchaîne.

Mais si l’esprit, à son tour, est menacé, si vraiment au point de vue intellectuel « le niveau baisse », alors ces sacrifices auront été consentis en pure perte De là, l’inquiétude qui gagne de proche en proche.

Prenez actuellement, dans n’importe quel pays du monde, ce que nous appelons, en France, un bachelier, c’est-à-dire un jeune homme à la moustache naissante, ayant des goûts plus ou moins marqués pour une carrière quelconque, sachant traduire à livre ouvert sans trop de solécismes une demi-page de Cicéron ou édifier un carré de l’hypoténuse présentable et capable de vous énumérer à votre choix les maîtresses de Louis XIV ou les