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notes sur l’éducation publique

de pied en cap pour la lutte contre l’homme — ce à quoi tendent les féministes — n’est pas moins utopique que lui dépeindre — comme on fait au couvent — le monde sous l’aspect d’un jardin aux douces allées sablées : ce n’est pas par ces méthodes que l’on formera « l’arbitre des mœurs » ; la pensionnaire innocente sera inhabile à les réformer et sa sœur féministe y sera maladroite, et je ne sais, somme toute, ce qui y réussira le plus mal de la modestie sucrée de la première ou de la farouche intransigeance de la seconde.

Quant à la gaîté, pas n’est besoin d’en indiquer la recette : quiconque y tient pour ses enfants n’est jamais très en peine de la leur procurer ; il suffisait d’indiquer ici que la gaîté de la femme n’importe pas qu’à elle, mais importe aussi bien à la société ; c’est par là, en effet, que la femme a chance d’acquérir sur l’homme assez d’action pour exercer sur l’ensemble des mœurs, l’heureuse influence que prévoyait Michelet.