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l’éducation des femmes

Ne vous récriez pas si, à l’occasion, le professeur parle de l’enfant qui habitera la maison ; ne peut-on donc parler de lui sans faire au préalable un cours d’accouchement ? Certaines personnes effarouchées le donneraient à croire : rien n’est plus contraire à la nature, qui prend soin que la femme ait, presque dès l’enfance, la notion de sa maternité future, alors que l’idée du mariage n’a encore, pour elle, ni intérêt ni sens. Parler de l’enfant et des soins que demande sa faiblesse, c’est introduire un peu de médecine ; mais s’il vous plaît, seulement de quoi aider le médecin, et non de quoi le suppléer. Peut-être que j’oublie quelques données utiles ; en tous les cas, c’en est assez pour hausser l’économie domestique au rang des études les plus intéressantes et les plus dignes. Que par ailleurs, la femme possède comme une vue en raccourci de ce que l’homme a appris, ce qui lui permettra de le suivre et de le comprendre — parfois de l’aider — et elle se trouvera admirablement préparée à ce rôle vieux jeu, très vieux jeu ! oh combien ! Mais que voulez-vous, je n’arrive pas à partager ni même à prendre au sérieux les beaux plans d’avenir chers aux féministes. Je crois qu’ils s’illusionnent absolument, que le mariage sera encore l’insti-