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l’université moderne

Il est prudent de donner quelque attention à une éventualité qui pourrait se produire au moins localement et temporairement : c’est l’adhésion des universités aux doctrines socialistes. Si un gouvernement révolutionnaire tentait de mettre la main sur leur indépendance, nous avons vu que, vraisemblablement, son audace serait vaine en ce sens qu’elle ne produirait rien de viable ni de fécond ; elle ne ferait qu’interrompre ou détruire et par conséquent serait suivie, l’ordre rétabli, d’un retour déterminé au régime de liberté, le seul sous lequel l’enseignement supérieur puisse prospérer. Mais tout en demeurant libres, les universités ne sauraient-elles adhérer au socialisme dont l’idéal de justice est fait, précisément, pour séduire l’ardeur généreuse des étudiants ? Ses partisans n’ont pas manqué de diriger de ce côté leur propagande et, dans plusieurs centres universitaires, des efforts considérables ont été tentés, en vue de gagner des sympathies à la cause socialiste. Jusqu’ici il ne paraît pas qu’ils aient abouti : les conversions ont été assez rares, mais il ne faudrait pas trop augurer des résultats futurs par l’insuccès présent. Si donc le socialisme réus-