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l’éducation sociale

hygiéniste. Il n’y a point là d’utopie. Si au temps de Gutenberg, quelqu’un avait prédit qu’un jour viendrait où le plus pauvre pourrait apprendre à lire dans un livre imprimé, on eût ri au nez de l’homme assez osé pour émettre une semblable opinion. À la réflexion, il est beaucoup moins invraisemblable de penser qu’un jour viendra, où chacun saura quels soins de propreté il convient de donner à son corps et à sa maison, et par quels moyens on peut éviter certaines maladies et se préserver de certains miasmes. Que se produise alors une épidémie ou qu’une circonstance quelconque amène les pouvoirs publics à édicter temporairement des mesures spéciales, loin de se heurter à la sourde résistance d’une population à tendances rétrogrades, l’autorité trouvera en elle l’auxiliaire intelligent et zélé dont elle a besoin.

Ces heureux résultats ne peuvent être atteints que par un enseignement systématique ; seulement, il est clair que cet enseignement doit venir d’en haut et non point d’en bas. Tant qu’on ne l’aura pas sérieusement organisé dans les collèges, il sera inutile de le créer dans des écoles élémentaires. Comment amènerez-vous le fils du paysan ou de l’ouvrier à