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notes sur l’éducation publique

militaire suffisent à réaliser la pensée de Rousseau. Ces mœurs futures, ne les redoutez pas ; elles aideront peut-être à résoudre le délicat problème des rapports entre maîtres et domestiques et c’est par elles, qu’un peu de simplicité rentrera dans notre vie quintessenciée.

L’âge du service militaire approche ; c’est le moment de familiariser l’adolescent avec le maniement des armes, le tir, la marche et la gymnastique militaire. Il est à remarquer que sa préparation individuelle est déjà fort avancée, si sa préparation collective est presque nulle. Il représente une unité robuste, agile, bien entraînée qu’il faut maintenant encadrer parmi d’autres unités semblables. C’est, je crois, le point de vue qui prévaudra. Lorsqu’il y a douze ans, se dessinait, en France, le mouvement de propagation des exercices physiques dans l’éducation, le distingué général Tramond, commandant l’école de Saint-Cyr, qui nous aidait de tout son pouvoir, ne cessait d’insister sur l’inconvénient d’un militarisme prématuré. « Faites-nous des hommes, disait-il toujours : nous en ferons, alors, des soldats