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l’éducation physique au xxe siècle

plifié le premier. Ce n’est plus assez de savoir lire : ce n’est plus assez de savoir nager.

Trouvez-vous sage de lancer votre fils dans la vie sans qu’il puisse manœuvrer un cheval, un bateau, une bicyclette, donner et parer des coups de poing, tenir une épée et s’en servir ? Moi, je ne le trouve pas et si vous ne partagez pas encore mon sentiment à cet égard, vous y viendrez, parce que les circonstances vous forceront d’y venir. La question d’argent n’a rien à voir ici. N’y a-t-il à apprendre l’équitation que les garçons qui peuvent avoir un cheval à eux ? Faut-il posséder un phaéton pour qu’on vous montre à conduire, un bateau pour savoir ramer, une bicyclette ou un motocycle pour en connaître le maniement ? La société s’amalgame de plus en plus. Où que soit posé désormais le berceau d’un enfant, il serait imprudent d’en tirer un horoscope. Quelle que soit la destinée probable d’un adolescent, il serait plus imprudent encore de l’élever en vue de cette destinée. Si vous voulez que votre fils soit préparé aux conditions de la vie moderne, vous devez le bien instruire et le rendre « débrouillard ». Pas d’autre recette. Il est vrai qu’une pédagogie savante en suggère de plus raffinées, que pas mal de penseurs escomptent la fin de ce qu’ils