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notes sur l’éducation publique

l’internat domine et tantôt l’externat. Les uns favorisent le développement de la coéducation, les autres en repoussent énergiquement le principe. Il est souvent malaisé de déterminer la cause de ces divergences. Ni la constitution politique ni la constitution sociale ne suffisent à les expliquer. La Hollande démocratique n’a-t-elle pas établi dans ses écoles élémentaires des « catégories » dont le caractère anti-égalitaire serait jugé inacceptable dans la plupart des pays aristocratiques ? En visitant successivement Eton, Louis le Grand ou le Theresianum, on est porté à se demander si des établissements gouvernés d’après des méthodes aussi dissemblables ont, entre eux, le lien d’un but commun. Et, malgré tout, au travers de cette pédagogie d’apparence composite s’affirme, discrètement ou bruyamment selon les cas, le principe qui finira par lui donner une orientation unique.

C’est par l’inspection que l’État s’introduit dans la place. Partout aujourd’hui, l’État inspecte et ceux qui se méfient le plus de ses empiètements reconnaissent que c’est là sa fonction naturelle, son rôle normal. L’État qui n’inspecterait pas serait accusé de routine et d’insouciance : il manquerait à son devoir. Au besoin on le lui rappellerait au moindre incident dont