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notes sur l’éducation publique

trop souvent que le terme général « sport » englobe des exercices fort dissemblables et qu’on a même fini par l’étendre au fait d’aimer le sport d’un amour tout platonique ; c’est ainsi que sont qualifiés « hommes de sport » ceux qui possèdent des écuries de course ou s’y connaissent en chevaux, sans pour cela s’adonner le moins du monde à l’équitation. Psychologiquement, les sports se ramènent à deux groupes principaux : les uns sont des sports d’équilibre ; les autres, des sports de combat. Le mot équilibre est pris ici dans le sens d’entente, d’harmonie. L’aviron, le patinage, l’équitation, la bicyclette, le tennis, la gymnastique aérienne sont des sports d’équilibre tandis que l’escrime, la boxe, la lutte, la natation, l’alpinisme, le foot-ball, l’automobilisme, l’aérostation sont des sports de combat. Une brève analyse légitimera cette classification peut-être inattendue.

Prenons l’aviron. Le rameur novice, dans sa yole à bancs fixes, peut éprouver de la satisfaction à vaincre la double résistance que lui opposent l’élément liquide et sa propre maladresse, mais dès qu’il aura acquis assez d’expérience pour pouvoir monter un bateau de course à bancs mobiles, une impression nouvelle se