Page:Coubertin - Notes sur l education publique, 1901.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.
111
l’humanité (suite)

Ne serait-ce que pour ce motif, il conviendrait d’instruire nos fils de tout ce qui concerne notre époque et de les mettre au courant des principaux événements qui en ont marqué le développement. L’Afrique se forme sous leurs yeux, soit ; mais les États-Unis n’ont-ils pas derrière eux une existence déjà remplie ? Et la Chine, l’Australie, l’Inde, les Républiques Sud-Américaines, n’ont-elles pas de passé ? N’y a-t-il rien à dire du Japon ? Est-ce que les œuvres de Washington, d’Abraham Lincoln, de Bismarck, de Cavour, de Gladstone ne sont point à apprendre ; et de savoir ce qu’ont fait Oxenstiern, Alberoni ou Mazarin comblera-t-il une pareille lacune ? Qu’on me pardonne l’inconvenance de cette comparaison, mais l’enseignement historique que reçoivent les jeunes Européens me fait toujours penser à ces manèges de chevaux de bois qui circulent dans les foires ; vous y montez, à votre gré, le cheval d’Alexandre, celui de César, de Charlemagne, de Gengiskhan ou de Napoléon : braves quadrupèdes un peu fanés, parce qu’ils ont fourni de nombreuses campagnes, mais qui se cabrent no-