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le schéma d’un tel drame en étudiant les paysages lunaires. Dans la Lune dont au reste nous n’avons jamais vu que la même moitié, on dirait que Ie volcanisme a agi de façon précipitée et écourtée, sans doute en raison de la faible densité de l’astre. Les marées provoquées par l’action terrestre quand la Lune était encore à l’état liquide ou pâteux ont dû être formidables. On ne note aucun travail d’érosion à la surface et le caractère abrupt de l’orographie lunaire montre que l’action des eaux, si elle a existé, a été fugitive.

Mais les autres planètes ne sont-elles pas habitées ? ne l’ont-elles pas été à tout le moins ou ne le seront-elles pas quelque jour ? Question passionnante qui n’a pris toute sa force que du jour où il a été établi que la Terre était elle-même une planète quelconque tournant autour du Soleil à son rang et qu’elle n’occupait à aucun degré une place centrale ou prépondérante dans l’univers. Alors, tandis que le dogme chrétien s’insurgeait à l’idée que le sol sanctifié par l’incarnation de Jésus-Christ ne fut pas un sol privilégié de la nature, un sol unique en quelque sorte, la libre-pensée à l’inverse proclamait absurde la notion d’un tel privilège en faveur d’un astre de petites dimensions perdu au milieu de tant d’autres plus vastes, plus brillants et qui ne sauraient être « inutilisés ». On s’est « emballé » sur ces problèmes que précisément il