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d’expliquer le mieux leur formation probable, cette hypothèse dont Henri Poincaré a dit qu’elle était vieille, mais que sa vieillesse restait vigoureuse, indiquant par là que malgré les critiques et défectuosités, aucune autre hypothèse n’avait su prendre la place de celle-ci.

L’idée première de la formation des planètes par condensation de matière nébuleuse appartient à Kant (1755), mais c’est Laplace qui en a formulé la doctrine scientifique en 1796. D’après lui, la nébuleuse solaire en se condensant et en se resserrant (le mouvement de rotation augmentant en conséquence) a dû abandonner les molécules situées à ses limites successives de resserrement. Ces molécules abandonnées ont continué de circuler autour de l’astre, puisque leur force centrifuge était balancée par la pesanteur. Les anneaux ainsi formés ont dû se « rompre » donnant naissance à des masses sphéroïdiques à l’état de vapeurs animées d’un « mouvement de rotation dirigé dans le sens de leur évolution, puisque les molécules inférieures avaient moins de vitesse réelle que les supérieures » (Laplace). Le même phénomène s’est reproduit autour de chaque planète engendrant les satellites : toujours des « boules de gaz incandescents se refroidissant lentement pour devenir liquides, puis solides, au moins sur une croûte superficielle » (Moye).

Nées dans le feu, les planètes semblent être vouées à la mort par le froid. Nous percevons