Page:Coubertin - L Evolution Francaise sous la Troisième République, 1896.djvu/364

Cette page n’a pas encore été corrigée
343
l’éducation.

l’éminent directeur de l’enseignement supérieur, qui a lui-même exposé l’historique de la question ; M. Lavisse, dont l’éloquence a fait vibrer tant de fois la jeunesse des écoles… d’autres encore, placés moins en évidence, mais dont l’action et l’influence ne se sont pas exercées moins fortement dans une sphère plus restreinte.

Il fallait refaire les bâtiments, les cadres, l’outillage, refaire aussi les programmes. Les bâtiments étaient insuffisants ; en beaucoup d’endroits ils n’étaient pas convenables. L’outillage se trouvait incomplet et parfois même n’existait pas du tout. Les cadres demandaient à être élargis. Les programmes étaient en désaccord avec l’état de la science, surtout en ce qui concerne la médecine et la licence ès lettres. La transformation commença très modestement vers 1879 à Lyon, à Douai, à Bordeaux, à Paris, à Montpellier.

En moins de trois ans il y eut des groupes d’étudiants çà et là ; le germe réformateur se multipliait. Le Parlement ne refusa pas les crédits nécessaires, assez modestes d’ailleurs. En 1883, on se livra à une enquête. Une question fut posée aux intéressés : Y a-t-il lieu de transformer les facultés en universités analogues à celles qui existent à l’étranger ? Dans la majorité des facultés on répondit : Oui. La tentation de présenter une loi en réponse à ces vœux se manifesta de nouveau. « Mais, dit M. Liard, on eut la sagesse d’attendre encore. On crut qu’il valait mieux mettre les facultés à même de faire les preuves de leur vocation universitaire, On leur donna pour cela une liberté qu’elles n’avaient jamais connue, des organes de vie commune entièrement nouveaux, et on leur dit : Vivez et agis-