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l’éducation.

élémentaire, fondée en 1815 par Carnot ; les Associations polytechnique et philotechnique, qui datent, l’une de 1830, l’autre de 1848 ; l’Union française de la jeunesse, créée en 1875 ; la Société académique de comptabilité de Marseille ; la Société philomathique de Bordeaux, créée en 1808 ; la Société d’enseignement professionnel du Rhône ; la Société industrielle d’Amiens ; le Cercle d’études commerciales de Limoges, et bien d’autres encore. Jamais ces sociétés ne seront trop nombreuses, ni assez actives. Il importe aux vieux pays d’Europe de franchir un pas difficile. Les connaissances que possède ailleurs le moindre des citoyens n’y sont encore ni assez complètes, ni assez répandues. Beaucoup de science élève, très peu de science grise. Si l’on ne devait pas pousser plus loin l’instruction populaire, on n’aurait fait qu’exciter des convoilises, attiser des haines et dévoyer des âmes.

Quand l’Université de France a accepté définitivement le régime de la concurrence pour ses établissements d’enseignement secondaire, et quand, se plaçant en face des établissements religieux, elle leur a dit : « Je vous enlèverai vos élèves en faisant mieux que vous », elle a remporté sur elle-même une de ces victoires qui sont à l’origine de tous les relèvements et qui autorisent toutes les espérances. Beaucoup, néanmoins, demeurèrent sceptiques et se demandèrent comment l’Université arriverait à se réformer elle-même, condition indispensable pour la lutte et le triomphe.

L’Université est une congrégation laïque fondée par Napoléon en vue d’une besogne précise et mesquine :