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la crise (1885-1889).

tobre 1889 ; le premier scrutin donna 390 résultats : 230 républicains, 86 royalistes, 52 bonapartistes et 22 boulangistes furent élus. Au second tour, grâce à leur esprit de discipline, les républicains firent passer 129 des leurs contre 51 réactionnaires. La Chambre comprenait donc 359 républicains et 211 réactionnaires. La débandade qui s’opéra parmi ces derniers dès le lendemain des élections accentua encore, et l’étrangeté de leur alliance, et l’importance de leur défaite. Ces amis d’un jour que rien ne rapprochait, si ce n’est l’ambition et la rancune, se séparèrent en s’injuriant. Ils rejetèrent les uns sur les autres la responsabilité de leur banqueroute. Boulanger s’installa à Jersey, délaissé et honni. Il sortait de l’histoire par la petite porte ; il devait quitter la vie, deux ans plus tard, en héros de roman ayant fait preuve d’incapacités qu’on lui pardonnera et commis contre le patriotisme un crime pour lequel il n’existe pas d’amnistie[1].

  1. La liquidation du « grand parti national » continua d’alimenter les feuilles publiques. Il y eut des scandales, des révélations, des duels. À Paris, le 27 avril 1890, lors des élections municipales, les boulangistes, orientés cette fois vers la gauche radicale, tentèrent un dernier effort. Ils ne parvinrent qu’à faire nommer 2 des leurs contre 65 républicains et 13 conservateurs. À la Chambre, lors de la vérification des pouvoirs, 23 réactionnaires ou boulangistes furent invalidés ; 11 seulement furent réélus.