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la culture de la conscience

l’interrogatoire et du jugement — l’instruction, les plaidoiries et le réquisitoire.

Qu’on me permette d’aborder tout de suite — pour l’écarter — ce sujet brûlant : la confession. Dès qu’on parle d’examen de conscience, l’image du confessionnal se dresse avec les arguments passionnés de ceux qui le fréquentent et de ceux qui le redoutent. Or la confession est un sacrement destiné à alléger le poids des péchés en apportant au cœur contrit le pardon de Dieu. C’est donc premièrement une institution d’ordre religieux dont le principe échappe ici à nos investigations. C’est, en second lieu, une institution qui vise surtout la faute commise. Le rôle de la conscience, tel que nous avons à le délimiter, est autrement vaste puisqu’il s’agit non seulement de redresser mais de prévoir, non seulement de crimes ou de délits mais d’actes encore inaccomplis, de simples projets.

Le sommeil de la conscience est celui d’un tribunal auquel on négligerait longtemps de suite d’avoir recours et dont le juge complètement assoupi ne serait plus capable d’entendre la plainte du demandeur.