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le respect des conditions

du point où commence pour le patron le superflu. Et pourtant il s’érige en juge. Il ne comprend pas que le patron cesserait de donner un effort et de courir des risques considérables du jour où il ne serait pas assuré d’y trouver la satisfaction de certains besoins raffinés qui existent peu ou point chez ses ouvriers et prennent rang, chez lui, immédiatement après le boire et le manger. L’ouvrier, lui aussi du reste, a besoin d’un certain superflu dont on doit tenir compte en l’employant. C’est là le grand aliment de la guerre des classes : la question du superflu est celle sur laquelle on ne s’entend jamais parce qu’on néglige le plus souvent de la considérer, lui attribuant une importance secondaire. Un écrivain n’a-t-il pas soutenu que le nécessaire dans la vie ne comptait guère en regard du superflu ? Il ne faut pas rire de ce paradoxe. C’est l’honneur de la nature humaine d’en avoir fait une vérité.

De telle sources de malentendus sont assez sérieuses pour n’être pas aggravées encore par l’ingérence de la politique. Si le patron se croit investi de la mission de faire « bien voter » (c’est-